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Photo du rédacteurRadio Nysos

BLEU REINE : au Royaume des son(ge)s

Dernière mise à jour : 7 déc. 2023

2023 aura été épique pour BLEU REINE : deux clips vidéo de haute voltige, une tournée de plus de 40 concerts à travers la France et l'Europe (des dates en Autriche, Hongrie, Roumanie) qui s'achève au Pop Up du Label le lundi 30 octobre dernier où est révélé un scoop : un album se profile à l'horizon.

(Vidéo entière tout en bas de l'article ou sur YouTube) Ce lundi 30 octobre 2023, au Pop Up du Label, enclavée entre deux groupes de rock, Léa Lotz, aka BLEU REINE, s'excuserait presque de casser l'ambiance. Mais, même si elle est en effet seule sur scène au milieu d'une soirée bordée par deux groupes capables de beaucoup de puissance, elle va hypnotiser la salle avec l'intensité de ses prouesses artistiques.

Je le disais dans le précédent article : les vrais rebelles jouent sur Squier. Pour ce concert, BLEU REINE n'a pas pris sa guitare folk, parce que c'était marqué "soirée rock" sur le contrat. D'ailleurs, fun fact, la couleur de la Squier de BLEU REINE n'est pas bleu roi. Normal, vous me direz, elle ne s'appelle pas BLEU ROI. Sa guitare a plutôt un ton qui rappelle une mer agitée sous un ciel nuageux quand le soleil vient de disparaître à l'horizon (vers 16h45 en ce moment donc). C'est cette couleur-là, la même couleur que celle du son que Léa réussit à produire avec un loopeur et son lot de pédales d'effets requises quand on fait du "shoegaze" (chorus, delay, flanger pour les plus facilement identifiables). Mais ce concert, ce n'est pas que du shoegaze. C'est de la sorcellerie (ok, ça, c'est pas un genre musical).


Léa n'a pas besoin d'un groupe autour d'elle pour faire du GROS SON, cest-à-dire du rock épais, consistant, riche. Ses nappes guitaristiques tapissent des univers tantôt folk, tantôt grunge, tantôt stoner, voire un peu tout ça en même temps, et BLEU REINE tisse des boucles hantées et hypnotiques qui feraient presque peur. On n'est pas si loin d'un concert de Radiohead période Amnesiac, mais en un peu moins anxiogène. Parfois un peu acid rock, la musique de Léa n'est jamais amère : il y a toujours un après envisageable, rien de définitif. Je ne parlerais pas d' "espoir", parce que jamais elle ne cède à la mièvrerie, elle a trop de noblesse pour ça.


Pour filer la métaphore gustative, tous ses morceaux ont ce goût sucré d'une pop dont on viderait le paquet en 20 secondes, aussitôt sorti du magasin. Révélation du soir : approvisionnement de tubes goûtus prévu en décembre (2023 !), avec la sortie du premier album de BLEU REINE. Ce premier album, je l'attends depuis que j'ai vu la version live de "Retournée" au Supersonic. Il y avait eu le contre-pied d'une version studio anti-folk, mais de toute façon ce sera un album qui montrera plusieurs visages, que BLEU REINE aura pu cultiver pendant sa tournée transcontinentale. Donc on aura l'intimisme fragile et la grandeur poétique qu'on attend.



En parlant de visages, on en a vu un autre ce soir-là sur scène : Léa a rejoint Léa. Point de dédoublement - quoique-, Léa Jacta Est nous a gratifié d'un thérémine sur "Belle qui tiens ma vie" (c'est rarissime de voir cet instrument joué en live ! J'en veux un pour Noël), ajoutant une dose supplémentaire de paranormal à un concert mystiquement poétique.


Ce premier album, ce sera Noël avant Noël. 🔵 Facebook :

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